JOLIETTE, 7 FÉVRIER 2018 – Dans Lanaudière comme ailleurs au Québec, les groupes communautaires voient rouge et veulent faire connaître à la population leurs revendications.
Ce matin, les activités de Joliette sont perturbées par une présence peu commune, celle du communautaire qui vient à sa rencontre. Plus que des points de services, le milieu communautaire contribue à faire avancer et à protéger nos droits sociaux et à réduire les inégalités sociales et la pauvreté. Toutefois, cette ultime maille du filet social québécois est menacée par le sous-financement chronique des organismes d’action communautaires autonome ainsi que par les compressions dans les services publics et les programmes sociaux. Avec les compressions dans le secteur public, les groupes communautaires voient la demande de services à rendre augmenter ; ils ne suffisent plus à la tâche tellement ils sont dans le rouge et que leurs ressources humaines s’épuisent. C’est pourquoi nous voyons rouge désormais et que nous réclamons 475 millions $, dont 40 millions $ pour la défense collective de nos droits.
Les groupes communautaires ont contribué « à la mise en place de plusieurs politiques sociales, dont l’Aide juridique, les Services de garde, la Loi sur l’Équité Salariale réclamée en alliance avec le mouvement syndical, les Services multidisciplinaires de prévention en CLSC, le logement coopératif, le Régime d’Assurance parentale, la Loi sur la Protection du Consommateur, le Programme de perception automatique des pensions alimentaires»[1], la Loi sur les Accidents de travail et les Maladies Professionnelles, etc. Des luttes comme celles-là sont essentielles au respect de la dignité humaine, à la reconnaissance des droits sociaux et à la création des lois qui les encadrent.
L’augmentation de l’enveloppe du communautaire de 475M$ représentait à peine 0.7% de toutes les dépenses de programmes au Québec (2016-2017). C’est peu pour un gouvernement qui a cumulé des surplus budgétaires au cours des deux dernières années, dont 2,5 milliards $ en 2017. C’est important pour les 4000 groupes du mouvement communautaire québécois. Nous n’avons pas vu notre financement augmenter depuis plus de 10 ans, alors que des entreprises privées comme Bombardier sont généreusement soutenues à même les deniers publics à coup de milliards, ou que les institutions financières bénéficient d’exemptions de taxes sur le capital depuis 2011 ce qui prive l’État de 600 millions de dollars par année.
ON VOIT ROUGE et on fait savoir au gouvernement que nos moyens de pression et notre rapport de force se construisent et s’intensifieront dans les semaines qui viennent. Notre ras-le-bol est un puissant moteur qui fonce lentement et sûrement vers celui qui nous exploite et qui nous maintient aux miettes sous la table. Nous avons la force du nombre et nous vaincrons!
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Par le Collectif Rouge de Colère. Le Collectif Rouge de Colère est un comité autonome d’action locale regroupant plusieurs travailleurs et travailleuses du communautaire qui lutte pour la justice sociale, la défense collective des droits et la pérennité de l’action communautaire autonome.
Pour information : Sarah Girard, coordonnatrice du Mouvement d’Éducation Populaire Autonome de Lanaudière
[1]Camapgne Engagez-vous pour le communautaire, Justice sociale, (2018), http://engagezvousaca.org/accueil/les-revendications/justice-sociale/