Appel du MÉPACQ aux organismes de défense collective des droits :
Lundi 9 avril 2018
Bonjour,
Par la présente, le MÉPACQ vous lance un appel à la solidarité et à la mobilisation afin de protéger les acquis du programme de défense collective des droits. En effet, le caractère «collectif» de la défense des droits est menacé, ce qui fragilisera nos capacités d’agir si nous ne réussissons pas à renverser cette orientation gouvernementale. Dans cette perspective, le MÉPACQ vous invite à faire front uni avec le RODCD afin de maximiser nos chances de faire changer les orientations ministérielles. Plus nous approfondirons notre compréhension des enjeux auxquels nous faisons face et construirons un front uni de la défense collective des droits face à cette attaque, plus notre rapport de force sera grand.
Les intentions ministérielles :
Malgré une hausse insuffisante d’argent dans le programme de « Promotion des droits »les intentions inscrites dans le Plan pour l’inclusion économique et la participation sociale sont suffisamment limpides pour s’en inquiéter. Que disent-elles ?
Extrait : De plus, l’enveloppe destinée au financement de ces organismes sera rehaussée à partir de 2019-2020 afin de soutenir davantage ceux qui offrent des services individuels à la population. Ce financement s’inscrira dans la perspective d’un prochain plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire.
En deux coups de cuillère à pot, on nous apprend que le plan d’action gouvernementale en matière d’action communautaire sera modifié et que ces modifications viseront à permettre de soutenir davantage les services individuels plutôt que l’approche collective de la défense collective des droits.Selon notre analyse,cette nouvelle approche permettrait aux gestionnaires du SACAIS de régler certaines des préoccupations qu’ils nous ont exprimées à maintes reprises.
Nommons-en trois :
- Le nombre supposément exagéré de regroupements
- Lenombre supposément exagéré de mêmes groupes qui offrent des services similaires sur le même territoire (le dédoublement)
- La pertinence du financement des organismes qui repose trop souvent sur des acquis historiques plutôt que sur leurs rendements.
Ces trois éléments sont autant de manières d’affaiblir les mouvements de défense collective des droits. Affaiblir les regroupements de DCD servirait à fragiliser les capacités des organismes de défense des droits à partager leurs analyses qu’ils tirent de leurs pratiques, à fragiliser leurs capacités de formuler des revendications et à émietter leurs capacités d’agir pour la transformation sociale.
D’évaluer la pertinence et le financement d’un organisme de base en fonction d’un possible dédoublement de services avec un autre organisme dans une même municipalité ou dans un même territoire serait de nier la réalité de la densitéde population (forte ou faible), dela diversité des approches et des besoinsdes populations desservies.
De remettre en question le financement historique des organismes ne peut se faire qu’en fonction de leurs rendements. Cette approche signifierait que les organismes de DCD ont comme rôle principal de palier à la désagrégation des services publics, et éventuellement par des ententes de service, de subordonner leurs activités aux priorités institutionnelles.
Les enjeux se précisent et au-delà du financement de chacun des organismes et des regroupements de défense collective des droits,ce qui est en jeu c’est bien l’existence même de mouvements communautaires.Bref, les mouvements communautaires capables de mener des luttes collectives pour influencer la société et de travailler à l’amélioration des conditions de vie des populations avec lesquelles nous œuvrons.
Le programme de « Promotion des droits » bien que peu garni, représente un acquis démocratique important. C’est dans cette perspective que nous appelons les organismes de défense collective des droits àse saisir des enjeux que soulève cette nouvelle orientation gouvernementale.C’est aussi un appel à participer aux discussions, nécessaires au renforcement du Regroupement des organismes de défense collective des droits(RODCD). A court terme, la manifestation du 26 avril à Québec est un moment important afin de démontrer notre détermination à améliorer les conditions financières de nos organismes et à conserver le caractère collectif de la défense collective des droits.
Solidairement vôtres,
Adeline Laquerre
Présidente du MÉPACQ.