(Joliette, le 5 décembre 2016) – Dans le cadre de la Campagne nationale 5-10-15 qui revendique notamment l’augmentation du salaire minimum à 15 $, deux conférences publiques sur les impacts d’une éventuelle hausse du salaire minimum ont été présentées à Terrebonne et à Joliette les 23 et 24 novembre derniers. Raphaël Langevin, chercheur associé à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) et co-auteur de l’étude « Quels seraient les effets réels d’une hausse marquée du salaire minimum ? » y a présenté les conclusions de celle-ci.  Les événements, organisés conjointement par Action dignité Lanaudière, Action populaire des Moulins et du Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière (MÉPAL), trois groupes lanaudois de défense collective des droits, ont réuni au total près d’une centaine de citoyen-ne-s de la région qui se sont venus s’informer sur cet enjeu.

« Il y a beaucoup d’informations, souvent contradictoires, sur cette question-là. Malheureusement, rares sont les occasions pour les citoyen-ne-s de démystifier les tenants et aboutissants des opinions exprimées par les économistes et de se faire une opinion éclairée » explique Mylène Geoffroy, co-organisatrice de l’événement de Joliette.

La conférence donnée par M. Langevin a ainsi permis d’apporter quelques nuances au débat et d’identifier les impacts plus négatifs d’une hausse du salaire minimum à 15 $, mais également les nombreux impacts positifs. Ainsi, selon l’étude de l’IRIS, des pertes estimées entre 6000 et 20 000 emplois pourraient être observées la première année suivant une augmentation substantielle du salaire minimum, pertes dont les conséquences pourraient être atténuées par la mise en place de politiques ciblées, note M. Langevin. Sur le plan des impacts positifs, il relate une réduction importante de la pauvreté au Québec, une augmentation du pouvoir d’achat qui appuierait la croissance économique et stimulerait l’emploi les années subséquentes à une hausse. Par ailleurs, bien que la hausse du salaire minimum pourrait réduire le nombre de PME créées, on peut penser que celles qui le seraient présenteraient des plans d’affaires plus solides et bénéficieraient de la croissance de la consommation.

« C’est certain que pour nous, organismes de lutte à la pauvreté, la hausse du salaire minimum nous semble une stratégie efficace pour tout un pan de la population qui travaille à des conditions qui ne permettent pas d’atteindre un niveau de vie minimal, mais ça ne règle pas toute la problématique de la pauvreté ! Il faut aussi assurer aux personnes prestataires de l’aide sociale un revenu suffisant leur permettant de sortir du cercle de la pauvreté » rappelle Jacques Patenaude, co-organsiateur.

Par ailleurs, le MÉPAL proposera dès cet hiver des ateliers de vulgarisation et de discussions sur les enjeux entourant le salaire minimum s’adressant aux groupes sociaux, mais également à la population en général.  Pour plus d’informations, consulter le site Web du MÉPAL au www.mepal.net. Il est également possible de télécharger l’étude « Quels seraient les effets réels d’une hausse marquée du salaire minimum ? » sur le site de l’IRIS à iris-recherche.qc.ca. Site de la Campagne 5-10-15 : cinqdixquinze.org